Wednesday, October 16, 2013

Admiration

Paris pleure. Aveuglé, je me languis de toi.
Des jours de toi et moi, le réconfort, la foi;
Mon corps, mes pensées, mon coeur - la paix, silence...
En une seconde, tu as tout pris. 

Et je t'admire...

Belle et Lumineuse, dans la pénombre de mon esprit.

Tuesday, October 15, 2013

First tango in Frankfurt

A tango ringing through my ears; 
Left, right, softly, one step... another;
Her hand - trust and walk - holding mine.

For now and ever, I feel love. 



My heart smiling through the sunset; 
A phenix rising from the ground;
Frankfurt... such a wonderful town.

And for the first time, I feel loved.

Thursday, May 07, 2009

Candidature – Master Energie Finance Carbone - Dauphine



MASTER EFC

Dossier de candidature


Université Paris Dauphine

2009/2010

Dans l'optique d'une admission au Master EFC à la rentrée 2009, je présente ci-après ma vision originale à l'horizon 2020 du secteur de l'énergie et du carbone et la manière dont je compte m'y insérer professionnellement.

Sommaire

Introduction 1

Les grandes lignes de l'après-2012 1

Une année 2009 déterminante 1

Des objectifs par pays encore à définir 2

Les leçons de Kyoto 2

Une responsabilité commune mais différenciée 3

Une forte division politique Nord/Sud 3

Un marché du carbone à unifier 4

Mon projet et le rôle qu'y joue le Master EFC 5

Conclusion 5

Introduction

Libanais, né au Sénégal et ayant grandi au Maroc, mes origines sont indéniablement ancrées au Sud. Ma vocation, elle, de par ma culture occidentale et mon intérêt pour le co-développement, s'est retrouvée au carrefour de plusieurs civilisations et d'intérêts en apparence opposés. Il n'en reste moins que depuis plus de trois ans maintenant que j'évolue dans le secteur des énergies renouvelables et du carbone, la conjoncture internationale s'est de plus en plus orientée vers une convergence de ces enjeux Nord/Sud qui avaient spontanément jalonné mon parcours et qui, bien qu'en apparence aux intérêts divergents – exploitant/exploité, se retrouvent désormais définitivement liés dans la contrainte mondiale de la « décarbonisation » des économies.

Plus que jamais conforté dans ma conviction, j'avais ainsi informé M. Jan Keppler l'année dernière de mon souhait d'intégrer le master EFC dès la rentrée 2008. Le Master n'étant pas encore ouvert à l'époque, il m'avait encouragé, au vu de ma motivation palpable, à candidater dès l'année suivante. C'est donc, comme convenu, ce qui m'amène aujourd'hui à enfin demander mon admission pour la rentrée prochaine au Master EFC afin que j'y acquière les outils et méthodologies indispensables à un expert mondial de la lutte contre le changement climatique.

Afin d'étayer ma candidature au Master EFC pour l'année 2009/2010, je vais donc vous présenter ci-après ma vision personnelle du devenir des secteurs de l'énergie et du carbone et vous donner un aperçu général de mon projet professionnel. J'exposerai notamment la manière dont je perçois les enjeux économiques, politiques, sociaux et géostratégiques qui se tissent en filigrane de l'urgence écologique mondiale; je raconterai mon expérience en lien avec les secteurs de l'énergie et du carbone, ainsi que mes projets; enfin, je détaillerai mes motivations à intégrer le master EFC et tâcherai de mettre en relief le rôle crucial que cette formation est amenée à jouer dans mon projet professionnel. Cette argumentation se fera au fil de ma réflexion, sans ordre particulier et en privilégiant l'articulation intégrée de mon parcours autour des problématiques mondiales du carbone et de l'énergie que j'aurai identifiées à l'horizon 2020.

Les grandes lignes de l'après-2012

Depuis l'adjonction du Protocole de Kyoto (décision en 1997, entrée en vigueur en 2005) à la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique (UNFCCC; décision en 1992 au Sommet de la Terre de Rio, entrée en vigueur en 1994), la gouvernance mondiale du climat n'avait pas ou peu évolué dans son organisation de l'intervention de la communauté internationale face aux changements climatiques.

Après la première période d'application qui prendra fin le 31 décembre 2011, consistant avant tout en un rodage sans grande efficacité environnementale, le Protocole de Kyoto doit entrer en 2012 dans sa deuxième période d'engagement (2012-2016), avec le déploiement d'objectifs à long terme de réduction des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES). Les objectifs devront être plus drastiques et la négociation qui permettra d'y aboutir se projeter dans une échelle de temps absolument inédite en politique.

Trois grandes étapes de réduction des émissions de GES ont ainsi été établies en 2007 par le GIEC dans son 4ème rapport et sont communément admises par la communauté internationale comme étant les grandes lignes d'un scénario exigeant de riposte au changement climatique pour les 40 prochaines années :

  • En 2015 au plus tard, les émissions mondiales devraient avoir atteint un pic d'inflexion et amorcer leur décrue ;
  • En 2020, les pays industrialisés devraient avoir réduit leurs émissions de 25 à 40% par rapport aux niveaux de 1990 ;
  • En 2050, l'ensemble des émissions mondiales devrait avoir été divisé par deux par rapport à 1990, soit une réduction de 80% par rapport aux niveaux de 1990, selon une répartition équitable de l'effort qui demandera aux émetteurs historiques de diviser leurs émissions par un facteur quatre, et permettra de limiter l'augmentation de la température à 2°C par rapport à la période pré-industrielle.

Bien que la COP14 de Poznan ait donné en décembre dernier l'occasion à toutes les nations - à l'aube d'une nouvelle ère d'urgence écologique ouvertement annoncée par l'administration Obama - d'enterrer définitivement l'époque du déni de la responsabilité humaine dans le changement climatique, tout reste encore à faire avant avant de pouvoir espérer clore en décembre à Copenhague le cycle majeur de négociations internationales entamé à Bali en 2007 et planter ainsi définitivement le décor de l'après-2012 qui engagera à la hauteur des enjeux les Etats du Nord comme du Sud à limiter et réduire leurs émissions de GES de 2012 à 2016, et au-delà.

La 15ème Conférence des Parties à la Convention Climat (COP15) qui aura lieu du 30 novembre au 11 décembre prochain à Copenhague sera donc la prochaine et dernière étape du cycle de négociations entamé à Bali en 2007 et aura un rôle crucial à jouer dans l'orientation des secteurs de l'énergie et du carbone pour le post-2012.

Une année 2009 déterminante

La COP14 de décembre dernier à Poznan a réitéré en grande pompe l'urgence climatique, mais sans pour autant affirmer de nouveaux engagements ; beaucoup de décisions qui auraient dû y être prises ont finalement été repoussées à 2009, lors de la COP15 de Copenhague. Contrairement à la COP13 de Bali qui avait permis d'ouvrir formellement les négociations sur le régime de lutte contre le changement climatique après 2012, la Conférence de Poznan s'est caractérisée par sa faible productivité politique. La justification de cet attentisme tient en partie à l'absence à l'époque de la nouvelle administration américaine, qui n'est entrée en fonction que le 20 janvier 2009, et à l'enlisement des négociations européennes dans le paquet énergie-climat, qui s'achevaient simultanément à Bruxelles. Le leadership de ces deux ensembles majeurs est tout à fait crucial pour sortir avec un accord post-2012 à Copenhague, mais ils ne sont pas les seuls : les pays émergents ont également un rôle majeur à jouer, sur lequel je reviendrai plus loin dans ce document.

Avec comme point culminant Copenhague, 2009 constitue donc l'année la plus décisive pour le changement climatique depuis l'adoption, en 2001, des règles de mise en application du Protocole de Kyoto. En cas d'absence de nouvel accord international sur la deuxième période d'engagement du Protocole, les 187 pays de la Convention seraient contraints de revenir à l'imprécision de la Convention initiale de Rio de 1992, la valeur du carbone sur les marchés s'effondrerait et cela marquerait l'abandon pur et simple de tout espoir pour l'humanité de surmonter le drame du changement climatique…

En attendant Copenhague, il a donc été décidé à la COP14 que deux groupes intersessions de travail post-2012 qui avaient été créés à l'issue de Bali et qui ont survécu à Poznan vont paver tout au long de l'année la route vers Copenhague : l'AWG-KP pour les engagements futurs des pays développés et l'AWG-LCA pour l'action coopérative de long terme. Leur rôle est fondamental car ils ont tous deux reçu un mandat de discussion intermédiaire entre les deux COP et sont ainsi chargés de conduire le processus de négociation avec tous les pays de la Convention afin d'obtenir un accord à Copenhague. Ces groupes de travail permettent ainsi aux pays industrialisés et à ceux en développement de passer en mode de négociation permanente ; et réduire du coup l'intensité et la complexité du sprint final des négociations qui devront être menées à Copenhague.

Ce qui est certain et qui change toute la donne cette année, c'est que les Etats-Unis deviennent, avec la nouvelle vision de l`administration Obama, un acteur engagé dans la politique climatique mondiale en mesure de commencer à influencer les marchés du carbone. Cela se confirme de plus en plus et s`est vu en particulier lors du premier round de négociations intersessions UNFCCC de cette année qui a eu lieu à Bonn du 29 Mars au 8 Avril.

Ce premier round a, selon Yvo de Boer, le Secrétaire Exécutif de l'UNFCCC, permis de faire « de solides progrès sur la voie de la définition de ce qu'un accord à Copenhague devra inclure ainsi sur que sa forme légale. » Il n'en reste moins que les objectifs proposés sous la forme de pourcentages de réduction des émissions de GES par les différents Etats présents lors de cette session restent bien en-deçà de la fourchette recommandée par le GIEC et qu'il y a encore du chemin à parcourir avant d'atteindre un accord satisfaisant à Copenhague. Les pays en développement ont néanmoins réaffirmé à Bonn leur volonté de mener des actions de réduction de leurs émissions de GES si la promesse de soutien financier et technique qui leur a était faite était tenue. Certains de ces pays ont également présenté les stratégies nationales qu'ils ont mises en place pour lutter contre le changement climatique, signe de leur volonté politique de faire avancer les négociations internationales.

Quatre autres sessions UNFCCC intermédiaires devraient par ailleurs être tenues avant Copenhague: du 1er au 12 Juin à Bonn; du 10 au 14 Août à Bonn (réunion informelle); du 28 septembre au 9 octobre à Bangkok et du 2 au 6 novembre dans un lieu qui reste à confirmer. Il est donc clair que rien n'est encore joué pour Copenhague et que l'évolution réglementaire à l'horizon 2020 en sera largement dépendante.

Des objectifs par pays encore à définir

Il est largement entendu que 2009 constitue une année charnière pour façonner le paysage réglementaire et donc économique des 10 prochaines années au moins ; depuis la Conférence de Poznan, sont donc régulièrement affichés avec force surenchère et déclarations solennelles, tant parmi les pays de l'Annexe 1 que les autres, des objectifs de réduction à long terme de leurs émissions de GES que d'aucuns disent ambitieux, mais qui restent bien en-deçà des recommandations du GIEC de réduire d'ici 2020 de 25 à 40% les émissions mondiales de GES par rapport aux niveaux de 1990:

  • Sous l'impulsion de la France, l'Europe s'est engagée en décembre dernier en adoptant son paquet énergie-climat à atteindre les objectifs suivants d'ici à 2020: 20% de réduction des émissions de GES par rapport aux niveaux de 1990, 20% d'énergies renouvelables dans sa consommation et 20% de gain d'efficacité énergétique. L'Europe se dit prête à aller jusqu'à 30% à condition que les autres pays suivent et s'imposent le même objectif.
  • Les Etats-Unis pour leur part ne font toujours pas partie des pays soumis au Protocole de Kyoto. Sous l'impulsion d'Obama, ils se sont néanmoins engagés avec le projet de loi "American Clean Energy and Security Act 2009» à mettre en œuvre un programme fédéral de réduction obligatoire des émissions de GES, au moyen d'un système de type « plafonnement et échange » des quotas d'émissions attribués par les pouvoirs publics aux industriels. Ils comptent ainsi atteindre une réduction de 15% de leurs émissions d'ici à 2020, ce qui équivaut à revenir modestement aux niveaux de 1990. Les Etats-Unis ne jugent pas aujourd'hui utile ni politiquement faisable de réduire leurs émissions de 25% par rapport à 1990 d'ici à 2020 parce que selon l'administration Obama, des réductions plus importantes sur le long terme pourraient compenser des réductions moindres durant les premières années de l'engagement climatique étasunien. Le programme américain doit encore être voté au Sénat et n'est donc que déclaratif pour l'instant.
  • Bien qu'aujourd'hui la Chine ait détrôné les Etats-Unis au 1er rang mondial des plus gros émetteurs de GES, elle ne fait pas partie des pays de l'Annexe-1 et n'est donc pas soumise aux quotas d'émissions de GES imposés par le Protocole aux pays de l'Annexe-1. La Chine a fait de gros efforts ces dernières années pour stimuler sa production d'électricité de source renouvelable et pour réduire son intensité énergétique mais beaucoup reste encore à faire en terme d'intensité carbone pour ce pays dont la majeure partie de l'électricité est produite par des centrales à charbon. Un engagement américain à la hauteur de celui des Européens pourrait pousser les pays émergents, dont la Chine et l'Inde, à accepter de maîtriser davantage leurs émissions.
  • Le Brésil a annoncé à Poznan un objectif de réduction de ses émissions d'environ 5 milliards de tonnes d'équivalent CO2 en 2017 (soit autant que les émissions totales de l'Europe aujourd'hui) par une lutte contre la déforestation, sachant que la déforestation représente 75% des émissions de CO2 du Brésil. Nous reviendrons sur le problème de la déforestation plus loin dans ce document.
  • Le Mexique quant à lui s'est bien gardé de se fixer un objectif pour 2020 mais s'est tout de même permis de devancer bien des pays industrialisés en se fixant un objectif de réduction volontaire de ses émissions de 50% d'ici à 2050

Ces objectifs donnés à titre indicatif ne sont évidemment pour l'instant pas contraignants et seront certainement amenés à évoluer dans les prochains mois. La bonne nouvelle est qu'il sera dur pour un pays de revenir par la suite sur les engagements qu'il aura déjà affichés, même s'ils ne sont pas contraignants.

Les leçons de Kyoto

Avant de fixer de nouveaux objectifs contraignants, il convient de souligner que tous les pays engagés dans le Protocole de Kyoto n'atteindront certainement pas en 2012 leurs premiers objectifs de réduction de leurs émissions de GES par rapport aux niveaux de 1990 alors que d'autres y arriveront sans problème. Les trois mécanismes financiers du Protocole (la vente de permis d'émissions, le mécanisme de développement propre(MDP), la mise en œuvre conjointe (MOC)) devraient néanmoins permettre à ceux qui en ont besoin de racheter des crédits de réductions d'émissions atteintes dans un autre pays. Le problème majeur de ce système de mécanismes de marché fixé par Kyoto est qu'au bout du compte, l'atmosphère risque de ne pas réellement y trouver son compte en raison des quotas attribués gratuitement…

En effet, les pays qui n'auront pas rempli leurs objectifs de réduction de leurs émissions d'ici à 2012 par rapport à leurs niveaux de 1990 pourront notamment racheter des crédits d'émission auprès de la Russie qui, du fait du système de fixation d'objectifs spécifique à chaque pays et du déclin des économies de l'ex-empire soviétique tout au long des années 90, s'est vue allouer de généreux quotas de 30% au moins supérieurs à ses besoins actuels. Ce pays devrait avoir une marge confortable de crédits inutilisés à revendre aux autres nations qui auraient dépassé les quotas qui leur ont été accordés dans le cadre du Protocole. Ainsi, plutôt que d'un effort concerté de la Russie pour rendre son industrie plus efficiente sur le plan énergétique, l'atteinte de l'objectif mondial fixé à Kyoto de 5,2% de réduction par rapport à 1990 des émissions de GES risque de provenir plutôt de la particularité du Protocole de Kyoto de fixer des objectifs spécifiques à chaque pays et de leur permettre ensuite d'échanger les crédits non utilisés au bénéfice de ceux qui ont dépassé leurs quotas.

Une autre aberration à régler pour le Post-Kyoto est à l'intérieur de l'UE même, pour qui a été fixé à Kyoto un objectif global de 8% toutes nations de l'Union confondues, avec la possibilité d'attribuer librement les objectifs pays par pays au sein de cet objectif global de 8%. Les objectifs qui en découlent vont ainsi de 29% de réduction pour le Danemark et l'Allemagne à respectivement 19% et 20% d'augmentation pour le Portugal et le Luxembourg. Ainsi par exemple, bien qu'en Allemagne 15% de l'électricité du pays provienne désormais de sources renouvelables et que l'industrie des énergies renouvelables y soit florissante, cet essor n'a en rien profité au climat. Car bien qu'il soit évident que plus un nombre croissant d'éoliennes et de panneaux solaires seront installés, plus les centrales à charbon pourront réduire leur production, le problème est que le nombre total de permis d'émission de CO2 reste le même. En conséquence, l'Allemagne vend ses permis inutilisés en Europe, à des pays qui, comme la Slovaquie ou la Pologne, s'appuient beaucoup sur l'énergie du charbon. Ainsi grâce aux éoliennes allemandes et quel qu'en soit le nombre installé, ces pays peuvent produire plus de GES que prévu initialement et la quantité totale de CO2 qui peut être émise par les producteurs d'énergie et les industries ne change pas globalement. Une solution serait de retirer des permis du marché dès qu'une éolienne (ou une autre source de production d'énergie renouvelable) entre en service.

On pourrait donc être tenté de discréditer les efforts des pays signataires de Kyoto en avançant que la méthode de fixation des objectifs par pays appliquée conjointement aux mécanismes de marché ne génèrera pas de réelle différence sur le climat par rapport à la situation de « business as usual ». Mais à l'opposé des pessimistes qui parlent de Kyoto comme une gageure, je préfère pour ma part considérer ce premier amendement de l'UNFCCC comme une esquisse à partir de laquelle l'ensemble des nations peuvent travailler pour arriver à des objectifs et des outils de réductions des émissions encore plus importantes à Copenhague ; et je pense qu'on est sur la bonne voie.

Une responsabilité commune mais différenciée

La conférence de Rio de 1992 avait, au travers de la création de l'UNFCCC, d'emblée pris acte de l'articulation nécessaire entre les questions d'environnement et celles de développement au travers du développement durable. Le mandat de Berlin en 1995 avait lui établi une « responsabilité commune mais différenciée » entre les pays industrialisés et les pays en développement, ce qui a par la suite donné lieu au Protocole de Kyoto.

Les pays riches qui, jusqu'à présent, ont été responsables de la plus grande part des émissions admettent qu'ils doivent payer pour se racheter. Ce qui est moins clair en revanche, c'est la manière de réaliser ces transferts financiers vers le Sud. Le futur MDP amélioré et le Fonds pour l'adaptation ont donc un rôle fondamental à jouer pour financer des projets de développement propre ou d'adaptation dans les pays les plus vulnérables. C'est justement dans ce genre de mécanismes je souhaite personnellement m'inscrire afin de pouvoir mettre en œuvre des projets qui viseront à réduire les émissions de gaz à effet de serre tout en contribuant au développement socio-économique des pays du Sud.

Le Fonds pour l'adaptation désormais rendu opérationnel grâce à l'accord obtenu à Poznan permettra lui aussi de financer des projets d'adaptation dans les pays les plus vulnérables. Mais bien qu'il confirme l'engagement financier de l'UE notamment vis-à-vis des pays en développement, il ne sécurise pas pour autant son abondement. Les pays émergents et les pays du Sud plus généralement, futurs utilisateurs de ce fonds, voudraient pouvoir compter sur des recettes prélevées sur l'ensemble des mécanismes de transactions de quotas du Protocole de Kyoto, et non pas seulement sur la taxe sur le MDP. Ce concept dit de « share of proceed » voudrait étendre le prélèvement à l'ensemble des transactions, à savoir la MOC et la vente de permis d'émission aussi. Les pays du Sud n'admettent pas qu'ils soient les seuls à contribuer indirectement à cet abondement au travers de la taxe sur le MDP, alors qu'ils sont les destinataires des aides à l'adaptation. A contrario, les pays de l'Est, comme la Russie, refusent de voir le MOC servir de support au financement de l'aide au Sud. Les discussions risquent donc à nouveau d'achopper sur ce point à Copenhague et de stigmatiser les pays en développement. Une autre solution serait de fixer des objectifs mondiaux, avec un principe de pollueur-payeur, dans le cadre duquel les pays qui dépasseraient leurs quotas abonderaient au fond d'adaptation à hauteur de 0,5 % de leur PIB par exemple vers 2020.

Dès lors se pose une question de juste répartition de l'effort à fournir pour lutter contre le dérèglement climatique. La question de l'équité et de la juste répartition des efforts ne peut être éludée ni de la définition des engagements ou des actions de réduction ni de la prise en charge financière du coût de la réduction. D'autant plus que la lutte contre le changement climatique et la lutte contre la pauvreté sont indissociables. C'est d'ailleurs la question de la pauvreté qui m'a personnellement amené en 2006 à m'intéresser aux MDP et donc à la problématique du changement climatique lorsque j'ai commencé à travailler sur des projets de développement rural en Afrique, en Asie du Sud-Est et en Amérique latine. J'ai notamment réalisé en 2007 pour le compte d'une ONG américaine, en partenariat avec le groupe Lafarge, une étude de faisabilité pour l'utilisation de cosses d'arachide et des coques de café comme combustible de substitution aux cokes de pétrole dans leurs fours de production de ciment en Ouganda. Du fait de la forte dépendance des communautés rurales de ce pays à la culture du café et de l'arachide, la portée de cette initiative d'économie d'énergie par substitution était tant environnementale que sociale. Et c'est je pense, sous cet angle que doivent continuer à être abordés les développements internationaux futurs pour faire adhérer les pays émergents et en développement aux enjeux climatiques du post-2012. Il est en effet crucial de faire en sorte que les tensions entre le riche occident et le pauvre Sud ne soient pas exacerbées par un changement climatique disproportionnellement causé par le Nord alors que c'est au Sud que son impact est le plus catastrophique.

Il faut rappeler par ailleurs que depuis la ratification du Protocole de Kyoto, la carte des grands émetteurs a sensiblement changé et que certains pays en développement comme l'Inde ou la Chine sont devenus des contributeurs majeurs aux émissions mondiales de GES. Malgré la responsabilité différenciée des uns et des autres, limiter le réchauffement global en dessous de 2°C requiert donc :

  • Des réductions drastiques des émissions de GES dans tous les pays industrialisés ;
  • Une limitation de la trajectoire ascendante des émissions de GES de certains pays en développement.

Un changement d'attitude de Pékin notamment est donc décisif pour parvenir à un accord à Copenhague. En effet, c'est à cause du refus de la Chine d'accepter toute forme de contrainte que les Etats-Unis avaient rejeté Kyoto en 2001. Personnellement conscient du poids de la Chine dans le monde multipolaire qui se dessine, cela fait déjà deux ans et demi que je prends des cours du soir de chinois à l'INALCO, dans les locaux mêmes de Dauphine.

Une forte division politique Nord/Sud

Dans la bataille mondiale pour la réduction des émissions de GES, le facteur limitant l'avancée des négociations internationales a donc été le fossé entre les intérêts du monde industrialisé - qui se doit de donner l'exemple et encourager ainsi les pays en développement à l'imiter sans toutefois les forcer à compromettre leur croissance intérieure – et les pays émergents et en développement, dont le développement économique et social reste la préoccupation majeure, et constitue une forte source de compétition pour les économies des pays industrialisés. J'ai moi-même pour projet professionnel depuis de nombreuses années déjà de m'insérer au milieu de ces intérêts respectifs dans le but de contribuer à réduire l'écart de croissance entre le monde développé et les pays émergents. Je pense en effet que cette convergence des intérêts arrivera tôt ou tard et permettra aux BRIC et à leurs semblables plus petits de commencer à rattraper les pays du G8, et ce même si les différences de richesse entre pays et à l'intérieur de chacun d'entre eux sont gigantesques et le resteront sans doute. Mais en ce qui concerne la résolution du conflit climatique, les différences de richesse ne sont pas à mon sens la véritable pierre d'achoppement qui a empêché jusqu'à maintenant tout accord d'être trouvé.

Le cœur du problème de la division Nord/Sud se trouve plus largement dans les transformations profondes qui marqueront ce siècle et la manière de les gérer pacifiquement. Le fait est en effet que le processus de mondialisation de l'économie est engagé depuis un certain temps mais les craintes de voir le pouvoir économique des pays en développement s'exprimer politiquement sont, elles, assez récentes bien qu'inévitables à en croire les enseignements de l'Histoire. Nous n'aurons donc peut-être pas cette année la réponse à la question fondamentale de savoir comment se tracera la nouvelle carte du pouvoir économique mais cette question est et restera à coup sûr la plus importante de ce siècle. Les règles de marché libre du système économique mondial étant ce qu'elles sont, les ramifications de ce nouvel ordre mondial qui reste à trouver touchent cependant moins à la compétitivité économique des Etats les plus puissants du monde qu'à leur souveraineté nationale et leur prédominance politique sur la scène internationale. Autant dire que les enjeux mondiaux liés à la négociation des accords sur le changement climatique dépassent de loin la somme des seuls intérêts économiques de chaque nation et que la partie est loin d'être gagnée avant que la soft power ne prenne définitivement le dessus sur les conflits armés et la force coercitive qui ont généré les tensions de ces dernières années sur les marchés mondiaux de l'énergie. Dans ce sens, le changement climatique est une véritable aubaine, qui permet de fédérer politiquement les grandes puissances mondiales autour d'un intérêt partagé.

A noter cependant que les effets du changement climatique sont susceptibles de changer radicalement la dynamique énergétique et géostratégique mondiale, notamment en Arctique avec la fonte rapide des glaces, qui libère l'accès à d'énormes quantités d'hydrocarbures jusque-là inaccessibles et ouvre également de nouvelles routes commerciales maritimes. La stabilité de la région risque ainsi de s'en retrouver perturbée et de nouvelles tensions sont susceptibles d'émerger entre des pays de l'UE et la Russie. Le changement climatique peut ainsi être un catalyseur qui exacerbe les risques liés aux tensions et aux instabilités déjà existantes. A noter que le rôle de l'OPEP sera également de plus en plus problématique lorsque des tensions sur les prix du pétrole réapparaîtront.

Je pense par ailleurs qu'au-delà de la division Nord/Sud, il y a de grandes chances pour que le leadership face au problème diplomatique international du changement climatique provienne d'un pays de moyenne puissance tel que l'Australie. En effet ce pays et d'autres de moyenne puissance savent que leur influence s'appuie avant tout sur la force de leurs idées et de leurs alliances plutôt que sur le nombre de leurs habitants, sur l'importance de leur PIB ou sur la capacité de leur arsenal militaire. Mais je parle de l'Australie en particulier parce que le gouvernement australien, par la voix de son premier ministre Kevin Rudd, a récemment annoncé qu'il entendait mettre en place le système d'échange de quotas d'émission de GES le plus sophistiqué du monde. Celui-ci couvrirait en principe les trois quarts des émissions du pays. L'Australie, dont 80% de l'énergie provient du charbon, serait alors le premier pays à se doter d'un cadre législatif exhaustif en matière de technologies de captage et de stockage à grande échelle du CO2. Pour l'instant on ne parle pour l'Australie que de 5 à 15% de réduction en 2020 par rapport à 1990 mais d'ici à Copenhague, les lignes pourraient fortement bouger. Se pourrait-il donc que le consensus ne vienne ni du Nord ni du Sud, mais de pays moins emblématiques comme l'Australie ?

Quoi qu'il en soit, la véritable question à laquelle il faut désormais répondre ne concerne ni exclusivement les pays industrialisés, ni à l'inverse les pays en développement, mais bel et bien l'ensemble de l'humanité : quels modes de vie seront possibles pour une humanité de 9 milliards d'individus vers le milieu du siècle dans un contexte où s'impose l'obligation de stabiliser le climat ?

Un marché du carbone à unifier

« Et maintenant, mesdames et messieurs, préparez-vous à notre grande braderie des droits de polluer, votre dernière chance de ruiner le climat de la planète pour pas cher. Une tonne toute fraîche de dioxyde de carbone, pleine de soufre, pour seulement 8,20 euros, alors que l'été dernier il vous en aurait coûté la somme extravagante de 31 euros pour libérer toutes vos fumées dans l'atmosphère ! A ce prix-là, vous voyez bien que vous ne pouvez pas vous permettre de NE PAS brûler de combustible fossile ! » Telle était la note humoristique sur laquelle ouvrait un récent article du Guardian qui dénonçait la malheureuse aberration politique que nous avons citée plus haut, des droits à polluer distribués en trop grandes quantités par des gouvernements trop soucieux de protéger leurs entreprises. Une solution tout à fait envisageable serait de réduire le nombre des permis en circulation mais aucun gouvernement ne s'y risquerait en période de crise.

Et pourtant le marché du carbone – ou plutôt les marchés du carbone restent la pièce maîtresse de la lutte mondiale contre le changement climatique et il faut les maintenir à flot pour rendre les combustibles fossiles non compétitifs et inciter les entreprises à passer aux énergies renouvelables; mais à moins de 10 euros le CER et avec un spread avec l'EUA
devenu quasi-inexistant, le marché du carbone se révèle aujourd'hui lui-même contreproductif. A l'heure de la récession, l'activité industrielle a en effet ralenti et les entreprises ont accumulé des droits à polluer dont elles n'ont plus aucune utilité. Le prix de ces droits s'est effondré et les entreprises peuvent ainsi continuer de polluer à moindres frais. Résultat : le dispositif n'a aucun impact sur le changement climatique mais génère en revanche de sérieuses économies pour les grandes entreprises qui revendent leurs quotas.

Je parle des marchés car, bien que l'EU ETS
ait été pendant longtemps l'unique marché centralisé du genre, d'autres « bourses du carbone » commencent tout juste à se développer à travers le monde et tout particulièrement aux Etats-Unis : RGGI, WCI, le Chicago Climate Exchange et depuis peu sa filiale le European Climate Exchange qui rejoint l'EU ETS, le CPRS australien et bien d'autres à venir…

On peut estimer que ces marchés seront plus gros que celui du pétrole et représenteront des échanges journaliers de plus d'un million de billions (1 trillion en anglais) de dollars américains, d'ici à 2020. Soit quasiment autant que le marché interbancaire mondial des devises aujourd'hui qui lui est en moyenne à 1,5 trillion de dollars quotidiens… J'ai d'ailleurs moi-même été trader de devises à Wall Street en 2005 et je peux vous assurer que personne ne pensait à cette époque que le marché mondial du carbone pourrait à quelque horizon que ce soit s'approcher de ce genre de chiffre. D'ailleurs la véritable question à se poser à ce sujet serait peut-être de savoir si le carbone – ou la Tonne Equivalent Carbone pour être précis – n'est pas justement amenée à détrôner le dollar et devenir à terme LA devise internationale.

En effet on a pu suivre il y a quelques semaines, en marge du G20, les déclarations sans précédent de la Chine - lourdement investie en dollars et donc doublement exposée à la récession américaine - concernant le besoin d'une autre monnaie internationale de référence que le billet vert. Même si leur yuan pourrait certainement devenir à l'horizon 2020 un contrepoids au dollar ou à l'euro, il subsisterait toujours la problématique de sa possible manipulation par un gouvernement, de la même manière que le dollar aujourd'hui sert aux Etats-Unis à exporter leur inflation… Il est donc tout à fait légitime je pense d'envisager que la devise carbone, la contrainte carbone ou encore le vecteur carbone – quel que soit le terme dont on affublera cette unité d'échange réglementée qui à terme finira par s'imposer non seulement à toutes les entreprises mais certainement aussi aux individus- devienne universellement liée à chaque autre valeur échangeable et donc elle-même échangeable, comme une devise. Mais aujourd'hui, entre les CER, les EUA, les ERU (émissions issues des MOC), les VER (émissions réduites de manière volontaire), les autres unités d'échange utilisées aux Etats-Unis et autres acronymes barbares à venir, le marché du carbone n'est pas unifié et ne le sera peut-être même pas durant la seconde période d'application du Protocole, mais la convertibilité des unités carbone doit être une des priorités des Etats lors de leurs négociations. D'autant plus que c'est la rareté qui fait la valeur du carbone, chose tout à fait incompatible avec la création arbitraire et l'utilisation isolée par différents ensembles régionaux de leur propre unité carbone. Parmi les futurs développements envisageables à l'horizon 2020 qui vont permettre d'unifier les différents marchés du carbone figurent les suivants :

  • Tous les industriels des pays signataires de la Convention devront acquérir leurs quotas d'émission de CO2 aux enchères. Petit bémol : il a été établi dans le cadre du paquet énergie-climat européen que les industriels énergétiques européens bénéficieraient systématiquement d'une dérogation jusqu'en 2020 qui leur permettra de ne payer que 30% de leurs EUA en 2013 –aujourd'hui alloués gratuitement dans le cadre de l'EU ETS, part qui devrait ensuite progressivement augmenter pour passer à 100% d'ici 2020. Les autres industriels, en fonction de leur « risque de fuite de carbone » (délocalisation des usines, des emplois et des émissions de CO2 vers d'autres parties du monde) se verront eux octroyer gratuitement jusqu'à 100% de leurs quotas. Cela pourrait concerner plus de 90% des industries européennes… Alors il est vrai certes que ces dispositions sur les modalités de distribution des quotas gratuits ne sont pas encore définitives - elles ne seront entérinées légalement par le Parlement européen qu'en 2010, mais en adaptant ainsi ses ambitions climatiques de long terme à la crise conjoncturelle actuelle, autant dire que le signal envoyé par l'Europe ne va pas tout à fait dans le sens d'une position crédible à Copenhague pour aboutir à un partage solidaire des efforts.
  • Des mécanismes correctifs d'ajustement aux frontières visant à l'inclusion d'une taxe carbone seront certainement imposés aux produits importés, de manière à pouvoir prendre en compte la contrainte carbone sur des produits provenant de pays en développement non soumis à des quotas carbone, et ainsi préserver la compétitivité des entreprises des pays soumis à cette contrainte.
  • Sans nécessairement réduire les émissions de l'ensemble de leurs secteurs économiques, les plus gros pollueurs au sein des pays en développement pourront se fixer des objectifs en matière d'intensité d'émissions de GES, c'est-à-dire atteindre une diminution des émissions de GES par unité de PIB et ceci pourrait représenter une nouvelle unité carbone de valeur plus ou moins élevée.
  • Les techniques de capture et de stockage du carbone, si et quand elles seront maîtrisées, permettront au charbon de retrouver sa place dans le mix énergétique mondial de demain et de générer des crédits standardisés partout dans le monde.
  • Le cadre d'action du Protocole sera certainement plus dynamique dans sa mise en œuvre sur le terrain et, à l'instar des politiques volontaires de type Kyoto mises en œuvre par des Etats et des villes au sein même des Etats-Unis, on verra apparaître de plus en plus de plans climat au niveau territorial intégrées à des stratégies de développement durable. Des cadres devront ainsi être proposés à l'horizon 2020 aux collectivités territoriales qui veulent participer à l'effort collectif et générer aussi des crédits carbone.

Mon projet et le rôle qu'y joue le Master EFC

Depuis trois ans maintenant que j'essaie d'évoluer dans le domaine du carbone et des énergies renouvelables, j'ai largement eu le loisir d'identifier les actions que je voudrais entreprendre si on m'en donnait la possibilité. Mon facteur limitant jusqu'à aujourd'hui a été ma capacité à m'insérer dans des organisations existantes et à en devenir un collaborateur en raison de mon profil trop atypique. La conjoncture internationale liée à la crise financière ayant encore aggravé la situation de l'emploi, j'ai aujourd'hui plus que jamais besoin de compléter ma formation initiale dans le domaine du carbone pour pouvoir continuer à y évoluer. Et le Master EFC est exactement le type de formation que j'attendais. Comme je l'avais dit à M. Keppler l'année dernière, je ne saurais concevoir de meilleur investissement pour ma formation que le Master EFC et si j'avais pu en suivre les enseignements directement en sortant de mon Bachelor il y a trois ans, je l'aurais assurément fait.

D'ores et déjà riche des enseignements de trois années d'expérience professionnelle, je me suis découvert au fil des mes projets une âme d'entrepreneur, tout en gardant mon intérêt pour la veille réglementaire et technologique. Je souhaite donc aujourd'hui participer au meilleur de ces deux mondes et conçois a priori mon projet professionnel selon deux axes complémentaires et parallèles, l'un axé vers la recherche et l'autre vers le business:

  • La mise en œuvre de projets technologiquement innovants ayant pour impact de réduire les émissions de gaz à effet de serre et d'améliorer simultanément la qualité de vie des populations concernées;
  • La diplomatie internationale au sein d'organisations telles que l'UNEP, l'UNDP, l'AIE ou d'autres institutions intergouvernementales en vue de contribuer à la définition des futures politiques climatiques mondiales.

Je suis par ailleurs certain que le Master EFC m'ouvrira de nouvelles perspectives auxquelles je n'avais même pas songé et me fera évoluer dans la définition de mon projet professionnel.

Conclusion

En contraste des conflits énergétiques, des migrations climatiques et autres radicalisations politiques, les mesures de maîtrise de l'énergie et de limitation des émissions de gaz à effet de serre seront une des sources de croissance de demain, créatrices de millions d'emplois dans le monde et de richesses sans précédent. L'heure n'est donc définitivement plus au déni et à l'attentisme mais plutôt à l'adaptation enthousiaste à la nouvelle donne climatique et économique mondiale. Conscient moi-même de cette nouvelle donne à venir, mon projet personnel est depuis plus de trois ans déjà de me construire en tant que professionnel de la lutte contre le changement climatique et de m'insérer au mieux dans le paysage réglementaire en cours de façonnement. Pour y arriver, le Master EFC a un rôle tout à fait crucial à jouer dans cette mission que je me suis fixé et je ne saurais trouver meilleure formation pour me faire atteindre mon objectif.

Pour conclure, si l'adaptation au changement climatique est sans aucun doute le plus grand challenge auquel l'humanité dans son ensemble ait été confrontée, elle représente également une opportunité sans précédent de construire à dix mains une époque qui promet d'être parmi les plus formidables et les plus humanistes que l'on n'ait jamais connu. Conjuguée à la remise en question récente du consensus washingtonien qui voulait que les principes de marché prennent le pas sur les frontières nationales, à la mise à nu de la fragilité du système économique international et à la redéfinition du rôle du G8 afin d'intégrer les BRIC et les autres pays émergents, les négociations autour de l'urgence climatique représentent paradoxalement le terreau fertile dont le monde désormais multipolaire avait besoin pour un nouveau dialogue.

En supposant donc que la Conférence de Copenhague porte ses fruits et que le new deal mondial soit défini dès la fin de cette année, des tournants tout à fait majeurs seront pris dans les années à venir au rythme des négociations internationales sur les politiques climatiques ; des institutions internationales majeures s'en retrouveront positivement et durablement transfigurées ; et des dispositions sans précédent de frugalité énergétique et de régulation financière seront dès lors prises à l'échelle mondiale. Tout ceci dans le meilleur intérêt de la planète et de ses habitants, sans différence de rang social ou d'appartenance nationale. Telle est ma vision idéalisée du monde en cours de construction ; et je compte énormément sur le Master EFC pour faire de moi bien avant 2020 un des bâtisseurs de ce monde que j'appelle de tous mes vœux.